dimanche 18 novembre 2007

La France face à son héritage (suite et fin)

Pauvres diables de Nègres ! Vous n’êtes rien que ces stupides sourires de panneaux publicitaires des banlieues parisiennes et des métros parisiens ! Vous n’existez pas. Or vous avez sauvé la France, vous les vrais amis de la France, l’ingrate métropole, qui, depuis vos indépendances, en reconnaissance pour bons et loyaux services, accumule sur votre parcours les obstacles de toute sorte pour vous empêcher de sortir de la sous-humanité, vous qui avez sauvé la France. Vous sur qui reposèrent au plus fort du péril, les destinées de la France. En cet épouvantable été de 1941, un non de Brazzaville et du Congo à l’appel fameux de De Gaulle eut suffit pour que la France fût perdue. Et cependant combien de français ont conscience aujourd’hui de devoir un peu de bonheur au Nègre Félix Eboué et aux tirailleurs sénégalais de Brazzaville, d’Abidjan, de Dakar, de Niamey, de Libreville que la France repousse aujourd’hui avec brutalité comme d’épouvantables bêtes puantes et malfaisantes, pour peu qu’il leur manque un petit papier ? C’est pourtant la France qui est responsable de l’immigration de ces Nègres : elle qui, par la férocité et l’égoïsme de ses multinationales rend leurs pays inhabitables. C’est vrai que, pour un peu de pétrole, pour un puits de pétrole, pour un peu de cacao et de banane, la France peur allumer une guerre civile dans n’importe quel pays francophone d’Afrique Noire. Et vive la francophonie, l’assommoir des nègres diplômés en demande de reconnaissance sociale ! L’exemple du Congo-Brazzaville et de la Côte d’Ivoire illustre excellemment cette affirmation.


Pour ses intérêts assis sur l’économie de traite imposée (avec quelle malice) à ces pays, par un euphémisme d’une ironie choquante dits pays en développement, l’Occident voudra à tout prix cette guerre civile et ethnique dont le vainqueur n’aura rien fait de mieux que d’accroître la misère des siens. Il faut plaindre ces dirigeants africains malhonnêtes qui, en permanence, complotent avec l’Europe contre le bonheur de leurs peuples à qui ils ne laissent pour seul et unique droit que celui d’applaudir leurs mensonges.


Le malheur du continent africain est peut-être d’avoir lié, de nécessité ou d’opportunité son sort à celui de l’occident. Mais l’histoire et la géographie rendaient inévitables des liens tissées de contradictions.


Au-delà des caractéristiques biologiques, si nettes dans leurs différences, par leurs formes comme par leurs expressions, l’Europe et l’Afrique sont bien loin l’un de l’autre. Un tel écart rendait improbable un lien de quelque affinité entre Blancs et Nègres. La tragédie du choc de ces deux cultures n’étonne donc pas. Encore que, sauf chez quelques intellectuels, et par réaction, les Noirs n’éprouvent généralement aucun sentiment de xénophobie contre les Blancs. Il faudra qu’un jour, psychologues et psychanalystes nous expliquent ce geste de sympathie spontanée qu’en dépit de tant de coups pendables que les Blancs leur ont fait, et ce n’est pas fini, les Noirs éprouvent toujours pour les Blancs. Elle ne me paraît pas une manifestation de l’admiration éperdue que suscite chez eux la prestigieuse civilisation des Blancs. Il n’est pas impossible que d’avoir été à leurs côtés (avec quelle vaillance) à deux des moments les plus sombres de leur histoire (1914-1918 ; 1939-1945), et d’avoir découvert la fragilité humaine de leurs arrogants colonisateurs ait fait naître en eux de la compassion pour les Blancs. Et qu’importe, dès lors, que passé le péril, ces Blancs ne se souviennent plus de ceux-là, qui auraient du les obliger, s’ils étaient civilisés comme ils le prétendent. Qu’importent la goujaterie de leurs alliés de circonstance. Ils n’en demeurent pas moins leurs frères en humanité. En Afrique, la famille c’est sacré. Se fondant bien, au contraire, sur des considérations étonnantes, ces drôles de frères en humanité élaborent des métaphysiques fumeuses qui justifient la théorie vraiment aberrante de l’infériorité de certaines races, (principalement la race noire), et s’en autorisent pour maintenir, le cœur et la conscience tranquilles, l’Afrique dans son état de mortel sous-développement, afin qu’elle ne devienne jamais autre chose que la nécessiteuse pourvoyeuse des matières premières dont leurs industries toujours plus développées et plus gourmandes ont besoin.

Le drame est que ce sous développement économique de l’Afrique, comme une conséquence nécessaire, s’accompagne chez les Noirs d’une dégradation croissante de la moralité et d’une déficience grandissante de la pensée. Leur jeu conjugué augmente sans cesse le déséquilibre et le désordre de sociétés qui, on peut le craindre, se soldera, le sida, la drogue, et toutes les autres épidémies aidant, par la disparition d’une race si mal aimée sur la terre des hommes. L’histoire nous enseigne que les indiens d’Amérique dont il ne reste aujourd’hui que quelques résiduels pour le plaisir du tourisme parqués dans des réserves comme des animaux, avaient disparu de cette façon.

Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.