lundi 29 octobre 2007

Les immigrés soumis au test d'ADN.L'indignation du président du Congo, Sassou Nguesso

Les immigrés, maghrébins et noirs d’Afrique (par euphémisme enveloppés dans la neutralité du mot immigré) se sont sentis orphelins le soir du vote, par le parlement Français, de la loi sur le tes d’ADN auquel seront désormais soumis les candidats au regroupement familial.
La mesure est une atteinte grave aux droits de l’homme dont, pourtant, les français sont depuis la révolution de 1789, les ardents défenseurs.

Alors Wade, le président du Sénégal pourtant impliqué dans la lutte contre l’immigration clandestine, a surgi pour dénoncer avec rage, la loi injuste et scélérate .incompréhensible quand on sait que ceux dont il s’agit viennent des anciennes colonies françaises, et donc des francophones dont par ailleurs, les aïeux, à deux reprises, étaient accourus au secours de la France menacée d’esclavage.
Wade est intervenu non dans l’espoir vain de faire reculer ceux qui portent encore les gênes de ceux-là, qui sans vergogne, ne craignant ni les dieux ni les hommes, avaient osé livrer aux nazis les juifs et les enfants juifs, Wade est intervenu simplement pour informer l’opinion mondiale civilisé du retour des barbares.
Pas encore remis, du choc du discours de Sarkozy à Dakar, l’Afrique se taisait hébétée.
Sauf Wade puis, plus personne. Puis à nouveau le grand silence malgré le profond malaise.

C’est alors Sassou Nguesso tenu par les mauvaises langues pour être l’âme damnée de l’Elysée en fait de politique africaine de la France, c’est alors donc que contre toute attente Sassou Nguesso s’est dressé pour emboîter le pas à Wade.
On l’a vu blême de colère et d’indignation et cherchant le mot juste pour dénoncer l’innommable. En fait pour ceux qui le connaissent bien, on n’attendait pas moins de celui qui, il y a des deux décennies, au nom du respect dû à tout être humain fût il nègre ou arabe, au nom de l’humanité, intacte et entière en chaque homme fût il nègre ou arabe mobilisa, infatigable, l’Afrique entière pour la libération de Mandela. On peut donc s’attendre à ce que cet homme de fier tempérament et qui a à ce point le sens de l’honneur, mobilise encore pour entraîner l’Afrique tout entière, et tout homme civilisé, à crier haro sur ceux qui, pour préserver la prétendue pureté de leur race et sortir du marasme économique qui trouve son origine dans la faillite de l’imagination et de l’inventivité des dirigeants français, diabolisent les maghrébins et les nègres qui n y sont pour rien.

Monsieur le président, merci pour, ce beau sursaut d’orgueil pour défendre l’Afrique insultée.

dimanche 7 octobre 2007

Les immigrés soumis au test de l'ADN: l'indignation et la belle colère du Président Wade

Homme de grande sagesse et patient, le président Wade avait laissé Nicolas Sarkozy développer sur l’Afrique Noire, avec sa brutalité coutumière (accentuée en l’occurrence par un rapport à l’Afrique, encore colonialiste) des thèses erronées, aberrantes et peu amicales pour quelqu’un qui prétend aimer l’Afrique. Le président Sénégalais faisait sans doute à son hôte, l’excuse de cette ignorance crasse des choses de l’Afrique Noire que les occidentaux, les Français notamment, se font presque un honneur de cultiver. Mais lorsqu’ il s’est agi de la loi vraiment honteuse faisant obligation aux immigrés (mais qui ignore que immigré ici est un euphémisme pour désigner les Noirs d’Afrique et les Maghrébins ?) désireux de faire venir leurs familles, de subir un test d’ADN qui apporte la preuve du lien génétique de l’immigré avec sa progéniture, outré, le vieux sage a explosé. Sans précautions de langage, il est sorti de sa réserve d’homme d’Etat pour condamner, indigner comme simple particulier la loi scélérate et honteuse indigne d’une société civilisée « soyez francs et, Etat souverains dites nous que vous ne voulez plus nous voir chez vous (…). Vous multipliez les obstacles à l’immigration. Aujourd’hui c’est le test d’ADN. Et ce sera quoi d’autre demain ? ». Voila qui est parler franc à des hommes qui se targuent d’être les champions de la franchise.
Plût au ciel que d’autres politiques africains eussent le courage du Président sénégalais, et l’audace intelligente de dénoncer des mesures dont il n’a que le Parlement français pour ne pas voir qu’elles ne sont pas racistes. Les subtilités de langage des amendements votés à la hâte n’enlèvent pas à cette loi son caractère profondément raciste, quoi qu’on dise. Malheureusement le Président Wade est seul à prendre ouvertement position et à dénoncer avec véhémence. Pourquoi les autres responsables politiques africains se taisent-ils. Ont-ils encore comme leurs grands-parents colonisés peur du Blanc, père fouettard ? Ou bien est-ce parce qu’ils sont des pachydermes, insensibles à l’honneur de leur race insultée ? Insensibles à ce qui ne touche pas leurs petites personnes.

Le silence des intellectuels français en revanche surprend moins. Certes leur combat est à l’origine de la loi bioéthique qui interdit les manipulations génétiques sur les êtres humains. Ces intellectuels français sont-ils au dessus des masses populaires françaises, d’après le CSA favorables à 47% à la loi sur le test d’ADN, et sont-ils sortis des doutes de leurs ancêtres des Lumières qui débattaient sans pouvoir conclure du point de savoir si le Nègre avait une âme humaine, auquel cas il devait être respecté dans sa dignité d’humain ? Dans le doute il faut s’abstenir certes et en bon cartésien attendre qu’on y ait vu plus clair. Mais dans une question d’éthique aussi grave comment attendre ? L’intellectuel n’est-il pas d’abord un réservoir de révolte et d’amour ?

Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.